3 journées c'est pas assez!
Je suis maintenant bien arrivé au Vénézuela. Comme j'ai beaucoup de choses à raconter je vais diviser les posts en 2 soit, le voyage et ma nouvelle vie "bolivarienne". Un voyage de 3 jours en autobus c'est évidemment inoubliable. Tout d'abord, il semble que beaucoup de gens ait de la misère à deviner mon origine. A Quito, mes amis sont venu me reconduire au bus et les chauffeurs (3) m'ont demandé: "Ils sont vénézueliens eux-aussi", "Non, ils sont canadiens", "Et tu sais parler anglais?"...
Je ressemble encore moins à un vénézuelien qu'à un écuadorien mais il y a un flou quant à ce que ressemble les gens des autres pays. La Colombie est magnifique et très diversifiée. Des hautes montagnes très très froides de la frontière équatorienne, à la foret de cactus ensuite une foret tropicale et finalement, entre Bucaramanga et Pamplona, un paysage incroyable. C'est un mélange entre la Sicile du Parrain 2, de l'Afghanistan des Talibans et d'un maquis français. L'air est tellement pur et les gens semblent très sympatiques vus d'un autobus. C'est le gran défi de la Panamericana, c'est comme voir un documentaire de 3 jours mais sans pouvoir entendre ce que les gens disent. On entend la musique, les bruits, on sent les parfums et on voit mais il faut imaginer le reste. Comme les livres sont en général meilleurs que les films, voir un pays en imaginant les conversations est aussi très inspirant. Et dans cette partie de la Colombie, tout est atendrissant. Depuis la culture intensive d'oignons, la seule chose qui pousse à cette altitude, et qui embaume l'air d'un parfum très caractéristique. Les paysans qui portent des passes-montagnes zapatistes. Les enfants qui bercent des chats et les hommes qui enlèvent la peau d'un mouton pendu par les pattes. L'entetement à porter un chapeau de cowboys meme si le climat ne permet meme pas l'élevage sur une grande surface contraste avec la ville frontière de Cucuta qui est trop dense, trop bruyante pour y survivre plus de 20 minutes. Quelques faits cocasses de la Colombie. En passant la frontière avec l'Équateur il y a un nombre incalculable de "crosseurs", vous pardonnerez l'expression, qui proposent de faciliter le passage si tu leurs donne ton passeport. Pouvez vous croire qu'un homme dans l'autobus (on était 5 passagers et 3 chauffeurs!) a remis son passeport. Ça a pris tellement de temps pour racheter le document, car c'est carrément ça. Je pouvais pas croire que quelqu'un soit poisson à ce point là. La Colombie est un pays en guerre. Ça ne parait pas nécessairement de l'autoroute mais à l'entrée du pays on a pu voir un bataillon de paramilitaires et des grafitis disant AUC: presentes! Comme répondant à des maitres d'école imaginaires, les paras semblent terroriser une bonne partie des habitants. Et dans ce pays de narco-trafficants (à ce qu'il parait), combien de fois avons nous été fouillés??? 0. Zéro. Aucune. Et en Équateur? 2 fois. Mais le comble c'est le Vénézuela. 7 fois le bus a été arreté par l'armée. Ils ont fouillé dans toute mes affaires, allant jusqu'à essayer de prendre des photos avec ma caméra pour s'assurer que c'est une vraie. Ais-je l'air d'un passeur de drogue? Certainement pas, et ce n'est pas ce qu'ils cherchent. Ils cherchent des dollars. Il y a une lutte à la contrebande de dollars américains vraiment intense et un gringo qui vient de l'Équateur, dont la monnaie est le dollar doit certainement en avoir. Heureusement, j'avais fait le vide à Cucuta grace au taux de change alléchant des changeurs du temple.
Et maintenant que je suis dans les Caraibes, il faut lire l'autre post.
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