Philauloin, prochain voyage: septembre!

06 février 2006

Rien ne sert de courir


Peu de gens comprendront l’horreur que de s’endormir dans les Andes et de se réveiller dans l’Amazonie. Ce qui pourrait être un joli réveil romantique dans un autobus se transforme en vision d’horreur, de transpiration et de moiteur. J’avais oublié la température de l’Amazonie et de traverser des montagnes andines à la chaleur suffocante pendant mon sommeil m’a causé des horribles cauchemards.

Je suis donc de retour dans la merveilleuse ville de Lago Agrio et ce pour 2 mois environ. Le numéro de téléphone est le +593 6830424. Avant d’appeler svp dites le moi. Mon retour en Équateur a été assez troublant. De mon départ du Québec à l’Équateur je m’étais conditionné à voir de la pauvreté et de la misère. Mais à mon retour du Vénézuela cette misère m’a littéralement jeté par terre. Tout compte fait, la situation au Vénézuela est nettement plus confortable qu’en Équateur. Il y a une crise du logement mais il n’y a pas de misère comme ici, où je me trouve. J’ai été un peu dur avec Chavez dans mon message précédent. Les gens ici, en Équateur, attendent leur Chavez, leur sauveur. Doit-on espérer avec eux ou les convaincre qu’un leader charismatique et populiste n’est pas une véritable solution?

Connaissez-vous Jefferson Perez? C’est celui qui a été sacré 2e plus grand équatorien de tous les temps. Il y a des statues à son effigie, une station de tramway à son nom, un parc. Et que fait-il? Il marche. Jefferson marche, mais il ne fait pas que marcher, il marche très rapidement. En fait c’est le record du monde de marche rapide. Pathétique mais ça reste le seul médailé d’or olympique de ce pays.

Si la café forme l’identité, l’alcool le forme sûrement aussi beaucoup. Dans mon voyage en autobus je me suis amusé à penser à quel alcool identifiait les gens que je connaissais. C’est comme les animaux scouts mais ça se boit. Mon grand-père Raoul a son coktail magique. Mon oncle Pierre son porto. Ma maman le vin rouge et mon papa la Cheval Blanc, à moins que ce soit la Chimay? Max et sa Pabst Blue Ribbon. AA et le vin de son papa. Pedneaut et sa future bière de micro-brasserie. Beaudet et sa « Beaudet ». Drouin et son pastis ainsi que son absynthe. Anne-Marie et sa "T". Rémi et la bière du Bulls. Jean-Sébastien et la Bolduc sur un toît. Danielle ce sera sûrement la Budweiser du Tony’s Pizza de Kingston. Denault et les 4 litres du Delzie. Et ceux et celles dont je ne connais pas l’alcool totem, est-ce que ça veut dire que je ne les connais pas assez? Toute cette réflexion m’a poussé à me demander quel était mon totem. Le totem peut-il évoluer où les compagnies de bières nous fidélisent dès les premières gorgées? Il semble y avoir une fierté nationale à propos de l’alcool. De presque tous les pays, il est consommé et produit. Un Équatorien vous dira que la Pilsener est la meilleure au monde, un Vénézuelien la Polar et un Colombien la Poker. Et surtout, ne mettez pas un Irlandais avec un Belge, de grâce. Et quelle commotion quand Unibroue a été vendue à Sleeman! Il s’en est trouvé pour traiter Charlebois de traître à la patrie. Molson et le Canadien sont presque aussi indissociables que l’odeur de lendemain de brosse qui accompagne Hochelaga-Maisonneuve depuis des années. Labatt et les Expos. O’Keefe et les Nordiques. Snif snif. Sur ce, je me questione. Si vous avez des suggestions à propos de mon alcool totem, allez-y. philhippoqc@yahoo.ca

Vous saviez que « alcool » vient de l’arabe? Parions que ça pourrait intéresser les Danois par les temps qui courent.