Philauloin, prochain voyage: septembre!

11 octobre 2005

Otavalo: capitale du métal


Comment décrire cette fin de semaine?
J’ai été aux alentours de Otavalo et j’ai compris de grandes choses sur la vie. Le développement est toute une question de café. Que voulait la célèbre Karla Homolka à sa sortie de prison? Un capuchino glacé de Tim Horton. Un capuchino glacé? Bien sûr, l’exemple suprême de la liberté, de la consommation et du capitalisme nord-américain avec un brin de patriotisme canadien (Tim Horton, un joueur de hockey canadien!). D’un autre coté, que dit Zola à propos des mineurs francais du 19e siècle? Il les décrit comme buvant un café maigre, un filet d’eau passé sur le même marc de café depuis une semaine. Une eau brunie qui ne goûte ni ne sent le café mais qui réconforte le mineur qui va travailler dans le merveilleux monde du charbon. Le café est sans doute la drogue la moins hiérarchique. Contrairement à la cigarette, à la coke ou même au chocolat, le café est bu par les plus pauvres et les plus riches. Pour citer “Pulp Fiction”, “Là -bas ils ont la même merde mais c’est les détails qui sont différents”. Quentin se permet un café gourmet et les travailleurs de Peguche près d’Otavalo boivent un café immonde, à peine bruni qui rappelle les longues descriptions de Zola. La différence avec le monde de Zola, c’est que contrairement à la France, l’Équateur est un producteur, et exportateur de café. Au Canada, on écrit “fantaisie”et “fancy” pour dire que des produits manufacturés sont de qualité. En Équateur on écrit “exportation”. Peu importe si le produit sera réellement exporté ce qui compte c’est de montrer qu’il est produit pour des étrangers, donc inaccessible à la population locale, en théorie. Ceux qui pensaient que le café équitable allait changez le monde, ici on boit un café minable pour passer a travers la journée, qu’il soit équitable ou non, peu importe. “Produit d’exportation, je ne suis pas digne de te recevoir, mais Étranger, achète équitable et ta conscience sera guérie”.

Otavalo, capitale du métal? Désolé pour ceux qui croyaient que Québec était la capitale du métal mais Otavalo est le mélange le plus absurde d’indigénisme, de pauvreté crasse et de consommation de masse. Les Otavaleños voyagent partout dans le monde pour vendre leurs textiles et ramènent des vêtements griffés. Ainsi, la plupart des jeunes ont abandonnés le poncho pour les vêtements Ecko, Old Navy et G-Unit. Mais surtout, quand vous pensez a Heavy Metal qu’est-ce-qui vous vient en tete? Une bande de jeunes, sombres, aux cheveux longs qui sont perdus? Les Otavaleños ont déjà les cheveux longs (peu importe le style, traditionnel, rap ou métal). Ainsi, un nombre anormal de jeunes Otavaleños ont des t-shirts de Craddle, Korn ou Rhapsody (Yeahh!), se tatouent des étoiles sataniques sur les mains et ainsi de suite. Otavalo c’est aussi le sourire légendaire et une hospitalité qui ne s’oubli pas. Pour citer un autre excellent film, à Otavalo, on a l’impression d’être “Cornelius” dans Fight Club et d’être entouré par un Bob qui a eu le cancer des testicules mais qui nous fait sentir plus humain que jamais auparavant. Si je n’avais pas déjà eu une amoureuse et que je disposais de quelques cochons ou d’un bœuf, j’obtenais la main de la jolie Luzmila. Petits détails: Elle a 15 ans, ne va plus à l’école depuis plusieurs années, souffre de malnutrition et m’a demandé si on a des nuages au Canada (pays dont elle ignorait l’existence avant mon arrivée).


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