Philauloin, prochain voyage: septembre!

13 août 2006

Land of the fried


On a éprouvé quelques problèmes de connexion internet, c’est-à-dire qu’en Oklahoma, où je souhaitais publier le message précédent, et bien, après avoir signé un contrat de l’utilisateur d’internet, obligatoire par l’État, fais photocopier mon permis de conduire, je n’ai pu accéder à la page de mon blog, son contenu n’étant probablement pas assez patriotique pour la bibliothèque de Elk City.

Nous voici donc à Nashville, la fin du Deep South. Car après l’Oklahoma ce fût l’Arkansas et le Mississipi. Difficile de rester muet sur ces 2 États. À propos de la nourriture, d’abord. Du poisson-chat et des pickles frits voici les spécialités locales, avec le BBQ et les tamales apparemment. Mais ce qui est le plus troublant, tant de l’Eest de l’Arkansas que du Mississipi c’est la pauvreté. Oui, comme si les 2 États étaient des mails St-Roch mais avant l’arrivée des jeunes professionnels qui font fuir les habitants locaux. À Clarcksdale, berceau du blues ou nous sommes allés pour un festival de… blues (il y avait un groupe de Carleton en Gaspésie!) un commerce sur 5 est ouvert. Tous les autres sont condamnés. Il y a des maisons brûlées dont personne ne ramasse les débris. Dans la liste des restaurants que nous a donnée l’information touristique, les 2 premiers ou nous sommes allés n’existaient plus. Il reste cependant un McDo, Pizza Hut, Wendy’s, Sonic… Les seuls bâtiments prospères sont les églises que nous avons arrêtés de compter. Oui, ce que nous avons vu du Sud c’est un grand Val-Jalbert qui semble être figé dans le temps. Entre les années 50 et aujourd’hui, seulement les panneaux colored par ici et blancs par ici ont disparus, la pauvreté, le chômage et le reste des problèmes de la majorité noire n’a pas changé. Dans le musée des droits civiques de Memphis j’ai rencontré un homme avec un t-shirt très révélateur. Plutôt que le « Get Rich or Die Tryin’ » du rappeur 50 Cent il portait un « Get Paid or Die Tryin’ ».

Et si la jeunesse du Montana et de plusieurs autres États de l’Ouest, incluant les autochtones, est au prise avec un problème de toxicomanie, plus spécifiquement avec une drogue appelée le Cristal Meth, une sorte de méthadone concoctée avec des ingrédients en vente libre, la jeunesse du Mississipi ne semble pas mieux s’en sortir. Car pour le jeune de 15 ans natif de Helena à la frontière entre l’Arkansas et le Mississipi les opportunités sont minces. « Get Rich and Respected » dans un gang d’une grande ville ou bien espérer recevoir un peu d’éducation et de respect au sein de l’armée américaine. Car à part les églises qui sont bien ouvertes il y a aussi les centres de recrutement qui vont jusqu’à appeler les étudiants du secondaire chez eux pour leur faire miroiter un futur difficilement accessible pour les descendants d’esclaves du Deep South.

Michael Moore ne se trompe pas tant que ça lorsqu’il montre aux américains nos « guettos » canadiens. Oui, Hochelaga, Parc-Extension ou St-Sauveur sont des quartiers clairement pauvres chez nous, mais un quartier pauvre du Mississipi se compare davantage à l’Équateur qu’au Québec. Aussi pathétique et révoltant que ce soit.

Comme vous le savez, j’étudie en « Études du Développement International». Le but de mes études étant donc de me questionner sur la richesse, tant matérielle que culturelle et la pauvreté de certains endroits. J’en suis parvenu à une conclusion. Tout est une question de hockey. Prenons la LNH. La fin du Sud Américain c’est probablement Nashville, qui a reçu une nouvelle équipe, les Thrashers. Mais quelles équipes jouent en Alabama, au Mississipi, en Arkansas, en Louisiane ou en Georgie? Lorsqu’une ville devient prospère elle reçoit une équipe. Comme Denver, Colombus ou Dallas. Que la prospérité soit au Sud ou il n’y a jamais eu de patinoire importe peu. Il y donc une équipe à Phoenix, Miami ou San Jose.

Le drapeau confédéré, celui des propriétaires d’esclaves de la guerre de Sécession, arborait un « The South will Rise Again ». 150 ans plus tard, on attend toujours.

Direction : Chicago et puis Montréal.


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Home of the broiled


Depuis San Francisco il s’en est passé des choses. Maintenant à Amarillo, Texas nous sommes passés par le Parc Yosemite, Death Valley, Las Vegas, Le Grand Canyon, Santa Fe et maintenant au Texas.

Comment feeler vraiment bizarre à Las Vegas, probablement une des villes les plus étranges du monde ? Buvez 5 bières Pabst Blue Ribbon suivie d’une boisson énergétique. À noter, je ne bois jamais de café ni de boissons du genre. Drôle de buzz. Moi qui m’étais habillé propre pour Vegas j’ai eu le choc de ma vie. Vraiment, les américains manquent souvent de classe. Ok, la ville c’est le comble du kitsch, des faux châteaux en plastique, des paillettes, de la valse-musette et de l’accordéon. Mais il faut respecter le fait qu’à certains endroits, comme au Bellagio, les millions de dollars de perte des joueurs se sont soldés par un environnement très, très chic. Et c’est au moment ou je m’émerveille sur le plancher en marbre qu’un yankee rentre dans le casino en buvant une grosse cannette de Bud Light. Ok, le Bellagio c’est le casino dans le film Ocean 11. C’est comme un opéra. Et c’est pas comme si la bière était chère, c’est gratuit à l’intérieur. Mais ce qui m’a le plus marqué depuis San Francisco, au niveau gastronomique, c’est l’eau. Horrible. Épouvantable. Dégoûtante. Nauséabonde. Je pourrais continuer longtemps. C’est sûr qu’on est pas mal dans une zone désertique mais ça demeure un choc pour quelqu’un habitué à la qualité de l’eau au Québec. Et le Sud c’est vraiment le pays des truckers, des quantités de bouffe énormes, des « hate radios » mais aussi d’oasis de culture inattendus. Tout d’abord sur les radios. Si vous pensiez que faChOI Radio X était de mauvais goût attendez de voir en Arizona, au Nouveau-Mexique ou au Texas. Hier on écoutait une de ces radios au Texas et les gens appellent, se plaignent que deux agents frontaliers ont perdus leur job parce qu’ils ont tué un Mexicain, au Mexique, qui peut-être avait eu le malheur de croire dans le rêve américain et de vouloir travailler dans une job de misère à cueillir nos fraises, faire du terrassement ou des toits, de faire rouler l’économie donc. Poser du bardeau sur un toit au Nouveau-Mexique en juillet, je vous jure qu’il faut aimer la chaleur.

Et l’attaque de l’armée israélienne au Liban fait jaser. C’est sans doute le plus étrange de ces radios. Le mariage avec Israël. Quoi qu’il arrive, peu importe les victimes civiles, les abus des droits humains, l’occupation d’un territoire, la droite américaine appuie la droite israélienne comme mari et femme dans l’union sacré du mariage. Donc, après environ 45 minutes d’écoute de cette radio, un homme appelle et dit : « How are you Congressman ? » Quoi ? Le gars qui parlait de construire une barrière à la frontière canadienne et de mettre l’armée sur les « lignes » est l’équivalent d’un député ! On est vraiment au Texas, « Proud Home of President George W. Bush » comme ils écrivent en bas de la pancarte Welcome to Texas.

Côté culinaire, oui, j’ai bien tenté de manger un hamburger de 4 lbs. Un échec lamentable. Après avoir mangé environ 1 ½ de steak haché en 10 minutes j’ai commencé à mal feelé. La sueur, des douleurs inabituelles, étourdissement. Je ne ramène donc pas un t-shirt du Big Max Challenge d’un Truck Stop du Nouveau-Mexique. Et le comble, ma photo est sur le mur à côté des truckers « Tried and Died ».

Direction : Arkansas et Nashville


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